Je suis Yumi Nagata, samouraï au service d'Ameiko Kaijitsu.
Même libéré de la pierre, mon corps en porte encore l’empreinte. Ma peau hâlée semble striée d’une poussière grise que je laisse tomber par plaques, comme si la roche refusait encore de me quitter. Mes traits asiatiques, figés un instant, se remettent lentement en mouvement — non pas avec fragilité, mais avec la précision méthodique de quelqu’un qui reprend le contrôle de chaque muscle.
Mes cheveux noirs, habituellement stricts et disciplinés, retombent en mèches lourdes, chargées de grains minéraux. Je les repousse d’un geste rapide, et un nuage de poussière s’en détache comme un souvenir de la statue que j’étais.
Ma silhouette élancée — 1,80 m de portée, 70 kilos d’entraînement — se redresse sans hésiter. L’engourdissement n’est qu’un souffle ; la maîtrise revient aussitôt. Mon harnois de mithril, terni par la pierre, laisse malgré tout briller quelques éclats d’argent, comme autant d’avertissements. Ma cape de résistance, encore raidie, tombe derrière moi comme un pan de roche fendue.
Ma main se pose sur un étui vide, comme si elle cherchait la compagnie d'une arme disparue. Mes yeux noirs, encore rougis par l’effort, brûlent d’une détermination froide : celle de quelqu’un qu’on a figé… et qui n’a aucune intention de se laisser immobiliser une seconde fois.