Tandis que la magicienne rouge répond à Bran et Rindawan, Tessedar reste légèrement en retrait, silencieux, observant la scène d’un œil attentif mais visiblement peu désireux d’ajouter sa voix à la tension ambiante. Ses doigts effleurent distraitement le pommeau de son arme, mais son esprit semble ailleurs, à l’écoute de la moindre variation magique dans l’air du hall.

     Pendant ce temps, Valérion, toujours aussi méthodique, contourne calmement la statue du limier et s’avance vers la porte au sud. À ses côtés, Kruppe suit de près, tous les sens en alerte. Ses yeux glissent sur les murs, le sol, les interstices de la porte… rien ne lui échappe. Il se tient à demi en retrait, prêt à réagir à la moindre anomalie, tandis que Valérion pousse doucement la porte.

    Elle s’ouvre sans résistance, dévoilant une salle à manger lumineuse et ordonnée, comme figée dans un moment de quiétude intemporelle. Une table carrée en bois massif, aux veines sombres et élégantes, trône au centre de la pièce, entourée de huit sièges à haut dossier, leur rembourrage simple mais d’un bon goût certain. L’air y est légèrement plus frais, porteur d’un subtil parfum de bois ancien et d’embruns salés.

     Deux buffets se dressent contre les murs latéraux, leur surface irrégulière révélant qu’ils ont été façonnés à partir de bois flotté, soigneusement poli et assemblé. Chacun d’eux semble abriter de la vaisselle sobre mais raffinée, dans des niches ouvertes ou derrière des vitres légèrement opaques.

     Sur le mur sud, un tableau, suspendu avec soin, attire aussitôt l’attention. Il représente un tumulus verdoyant, posé dans un paysage serein. Deux stèles gravées de spirales se dressent au sommet de la butte, évoquant à Kruppe un écho direct aux motifs déjà aperçus sur les piliers du jardin.

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