Message #1184016

[lolo]

      Kiley s’arrête brusquement, son regard fixé sur les câbles immergés. L’angoisse la transperce une fraction de seconde, mais elle réagit aussitôt. Une idée s’impose à elle comme une évidence. Elle scrute les murs dans un élan frénétique, ses yeux fouillant chaque centimètre de peinture écaillée à la recherche de ce qui pourrait ressembler à un interrupteur ou un panneau électrique.

      Rebecca, bien qu’encore tendue et haletante, sent ses pensées redevenir plus claires. Elle comprend ce que cherche Kiley, devine même sa réflexion, et sans un mot, elle se met à fouiller elle aussi. Les deux femmes se séparent de quelques mètres, progressant chacune d’un côté du couloir, inspectant les parois salies, les encadrements de portes, les recoins d’ombre où pourraient se cacher les commandes d’un circuit électrique.

     Pendant ce temps, Ethan, en retrait, surveille la progression de la horde. Son souffle reste court, mais sa panique diminue peu à peu. Il se tient prêt à agir, jetant des regards vers l’arrière, là où le bruit des morts se fait de plus en plus sourd, de plus en plus menaçant. À ses côtés, Nathan reste attentif et silencieux, ses yeux fixés sur le couloir d’où ils viennent, ses muscles tendus, prêt à bouger au moindre signe de danger.

      Kiley finit par repérer un boîtier métallique accroché près d’une porte condamnée. Elle tend la main et l’ouvre d’un coup sec. Rebecca, de son côté, en découvre un autre, plus ancien, encastré dans le mur, recouvert de poussière et de moisissure. Chacune trouve un interrupteur, un simple levier en métal ou un vieux bouton à enclencher. Elles n’hésitent pas et actionnent les commandes.

  Un instant, elles retiennent leur souffle.

  Mais rien ne se passe.

     Aucune lumière ne s’allume. Aucun bourdonnement de néons, aucun cliquetis mécanique, aucun grésillement électrique. L’air reste aussi silencieux qu’avant, uniquement troublé par les râles qui s’approchent. Les boîtiers semblent morts, comme l’ensemble du réseau électrique alentour. Tout autour d’elles, le bâtiment semble vidé de sa substance, comme s’il s’était éteint de l’intérieur. Aucun signe de courant. Juste un silence lourd, oppressant, coupé uniquement par les bruits inhumains qui s'amplifient dans leur dos.