Les silhouettes blanches prennent de plus en plus de forme et tu découvres des médecins aux visages émus et soucieux. Ils te rassurent et t’expliquent que tu es à l’hôpital depuis 6 ans plongé dans un coma.
Ils te ménagent et ne t’en dises pas plus te laissant la parole pour t’aider à te souvenir.
« Vous êtes un miracle. » Dit le plus âgé des médecins.
Les heures qui suivent sont particulières, ils te laissent te reposer et tu reprends peu à peu le contrôle de tes membres. Beaucoup de visage se précipite à ta porte de chambre poussé par la curiosité. Ils sont plusieurs fois chassées par le personnel hospitalier. Néanmoins, une femme parvient à jouer de leur vigilance et s’invite dans ta chambre. Si tu peux bouger facilement les bras et prendre une position assise dans ton lit, tes jambes elles ne te répondent pas encore.
« Alors voilà à quoi tu ressembles quand tu as les yeux ouverts. » Elle vient près de ton lit.
« J’ai beaucoup prié pour toi, pour ton réveil. On ne se connait pas mais ton histoire m’a émue. 6 ans sans que personne ne vienne te rendre visite. C’est quelque chose. J’espère que tu vas retrouver la mémoire parce qu’on est jamais seul. Tu as forcément quelqu’un quelque part qui te recherche. J’en suis sûre. »
Son regard est tendre et plein d’affection. « Moi c’est Allison. »
Elle sourit en réponse au tien et te laisse le temps qu’il te faut pour t’exprimer.
« Je ne sais pas grand-chose. C’est un mystère qui entoure ta venue. Mon oncle est prêtre dans la chapelle de l’hôpital. Il entend pas mal de chose. D’après ce qu’il a entendu, tu as été trouvé dans une maison qui avait brûlé quelques jours plus tôt, inconsciente. »
Elle regarde tes tatouages et d’un geste délicat elle manipule ton bras en le tournant. De son index elle t’indique un tatouage qui ressemble à une gravure ancienne représentant une rose avec ses feuilles. Les ombres sont faites de traits fins et parfaitement réalisés. Le tout est harmonieux.
« Je ne sais pas pourquoi tu as cette rose tatouée sur toi. Elle est le symbole des armoiries de ma famille. »
Elle te parle ensuite du pays et plus précisément de la ville ou vous vous trouvez. Rien ne semble faire écho avec ta mémoire.
« Et bien, j’ai un cœur fragile alors je suis souvent de passage. J’attends une greffe… mais tu sais quand je venais te rendre visite je ne voulais plus de cœur. Je souhaitais que personne n’ai à perdre la vie pour sauver la mienne.
Et puis j’ai rencontré quelqu’un. C’est un homme charmant, peut être tu le croiseras. Pour lui je me dois d’être optimiste et tenter la greffe de cœur malgré la possibilité de rejet… »
Elle sourit enthousiaste.
« Si tu as pus te réveiller après 6 ans de coma, je peux survivre à une greffe de cœur tu ne crois pas ? » Dit-elle sur le ton du défi.