Par les chemins d'automne - acte VI : Sur les traces de Bretuald

Je regarde les manigances de Polkar pour attirer la plumeuse. Ça m'amuse assez pour que je dévoile un sourire au milieu de cette barbe touffue.

Hè c'possible que ça marche ton affaire.
Mais j'te préviens, mon ami, elle est presque aussi têtue qu'moi, la plumeuse !

J'avale une bonne rasade de cette gnôle ; un tord-boyau assez costaud pour libérer le gosier de quelques entraves, qu'il brûle au passage. Pas mauvais. <pense:>Il s'est pas foutu d'moi, l'forestier !

C'que j'fais dans c'te histoire ? On s'le demande ! Un petit éclat presque canaille, vient rallumer mon regard éteint.
Je relève ma manche, dévoilant une bien vilaine cicatrice qui n'est pas bien vieille.
C'qu'était une quête au but avouable de m'attirer les faveurs... Je les une main et secoue la tête. J'te vois v'nir, non, il s'agit pas d'Aubinette. C'te blonde est jolie et est sûrement plus proche de nous que d'ces chatrons en robe de bure, mais elle est dangereuse. Crois-moi !
Ce sont les faveurs d'un seigneur, que j'voulais, pour récupérer c'qui me r'vient de droit. Je prends une voix plus basse, plus caverneuse.
Mais v'la qu'aujourd'hui, c'est d'venu une chasse à l'homme, ou plutôt au monstre.
Vois-tu, çui après qui qu'on court est du genre à n'pas respecter les règles d'une bonne mise en pièce. Il use de choses qui défie l'entendement des petits et des faibles, une force plus obscure, que seuls des gars (bon, d'accord, il y a une femme aussi) à la volonté aussi tranchante que Snaga Ma main se pose sur mon arme de prédilection. et une vraie paire de couilles peuvent affronter...

Je vois le Polka tenter d’appâter la plumeuse. Lorsqu'il lève la main pour lui proposer un bout de viande, elle penche sa tête de côté, laisse échapper un petit cri strident. Ses serres se font et se défont sur sa poutrelle puis, sans crier gare, elle déplie ses ailes et pique droit...dans la paille à un mètre du forestier, une petite musaraigne enserrée. Reprenant de la hauteur, le rapace lâche sa proie qui vient se rompre le cou aussitôt contre un billot, et la récupère avant même que le renard ait le temps de réagir...
Puis elle vient simplement se poser sur mon épaule pour sa nous faire profiter de sa dégustation tandis que mon rire résonne dans cette grange.

J'te l'avais dit !, voilà ce que peut lire mon ami dans mon regard.

Frère Arensème

Le religieux qui a déclenché toute cette prosternation se relève bientôt, et adresse un regard plein de courtoisie à Dame Aube. La ressemblance tout à l'heure si frappante avec Aresmus n'est tout à coup plus si certaine, même si les traits ont nombre de similitudes.

Il ne semble pas contrarié par la remarque de la jeune noble, et son sourire semble sincère. Une lueur de compréhension se fait jour dans son regard lorsque ses yeux se posent sur le pendentif en forme de larme glacé qu'Aube arbore en toute circonstance.

Alors, il te tend la main d'une manière tout à fait élégante, qui te rappelle les enseignements de la cour, t'invitant ainsi silencieusement à l'accompagner.

Il fait ensuite un signe discret à Messire Bélard, en direction de Ray

Messire Bélard le Pieu

Le paladin s'adresse avec une grande déférence à Ray :

Haut et Noble sieur, si vous voulez bien nous accompagner chez Monseigneur l'abbé, nous serions honorés de Votre présence...

Ray Zorek

Le pauvre Ray, toujours aussi déboussolé, jette un regard désespéré à Aube, ne sachant que faire.

Mon regard suit un instant celui du religieux lorsque ses yeux se portent sur mon pendentif. Ce simple geste attise ma curiosité et lorsqu'il me tend la main, je la prends avec la délicatesse qui sied à mon rang. Me joignant à la parole du paladin, je m'adresse à Ray.

Nous sommes visiblement conviés à une entrevue d'importance... oui, vous aussi Ray. Joignez-vous donc à nous. Et avec un sourire et un ton plus doux: Vous me faites confiance, n'est-ce-pas ?

Satanée chouette.

Je l'écoute bien le gros barbare, et je n'ai aucune, mais alors aucune raison de douter un seul instant de ce qu'il me raconte.

J'te crois ! J'veux dire j'te crois pour la jolie blonde, et du coup je ne sais toujours pas vraiment dans quoi tu t'es fourré ?!? Demander son du à des gens d'en haut, c't'un coup à recevoir une bonne volée d'emmerdes !

Les riches et les puissants, il faut juste attendre d'eux le salaire qu'ils nous doivent, et ne jamais oublier de le doubler pour n'en recevoir que la moitié.

Tu sais quoi mon Davog ! Si tu as besoin d'aide pour avoir ce qui te revient, et vu que c'n'est pas une histoire de fesses, tu peux compter sur moi si j'peux aider !

<pense:>Pute vierge ! Elle cogne la gnôle du vieux !

Fidèle à mon rang, j'emboite le pas à Aube et au Diacre de la Lumière. Il faut que je comprenne ce qui se passe ... et que j'assiste à tout cela.