L’insouciance et la robustesse de la jeunesse, rendent les premiers jours, semaines ? agréables, une fois mes pieds habitués aux longues marches quotidiennes.
Qui plus est, l’estomac bien calé, je déborde littéralement d’énergie.
Mais, lentement, insidieusement, le temps œuvre sans relâche.
Les épaules se font plus lourdes, le visage se crispe plus souvent.
les paysages, si enchanteurs puissent-ils être, revêtent l’apprêt de la banalité, avant de se parer un blanc manteau, donnant l’impression de ne plus faire que du surplace.
L’estomac gronde, se plaint, demande autre chose que les sempiternelles baies d’Elpos.
Heureusement, que notre petit ange veille à nous arracher des sourires en dépit de la lassitude.
Elle semble plus lourde sur nos frêles épaules meurtries, sans que pour autant elle ne nous arrache des cris de souffrance, ni nous fasse renoncer à la porter quand elle nous le demande.
Le cri de Sami me fait violemment sursautée et m’arrête net. Les yeux écarquillés, je contemple le déchainement de la nature.
Suspicieuse, mais trop transie par le froid pour hésiter longtemps, je m’approche un peu, m’arrêtant dès qu’une douce chaleur arrive jusqu’à moi.
— Est-ce ce que nous cherchons ? dis-je alors d’un ton plein d’espoir, teinté de crainte.