[NSDL] Scène 1 : Un troupeau sans berger

La belle s'était tournée vers lui et bien qu'elle avait omis de répondre à sa question elle affichait maintenant une volonté de poursuivre la discussion en s’intéressant à lui. Eroll ne pût cacher un petit sourire, un pas décisif venait d'être franchi.

Un peu les deux en fait. Mon travail est de procurer à mes clients des antiquités. Et je dois avouer que c'est pour moi plus une passion qu'un travail. J'ai d'ailleurs déjà eu l'occasion de voir quelques tableaux d'un certain Destrigneville chez des clients, s'agit il d'un homonyme ?

Vraiment ? Je lève l'un de mes fins sourcils, affichant une irrésistible moue mi surprise, mi amusée: Vos clients sont des personnes de goût... J'absorbe une gorgée de mon cocktail (la première) afin de ménager un peu plus le suspens: A moins qu'il n'y ait quelque part dans ce monde un autre peintre qui porte mon nom, il y a de fortes chances que ces tableaux aient été peints par mon père.

La porte d'entrée s'ouvre doucement, comme poussée par une délicate brise, et par l’entrebâillement apparaît une fine silhouette, s'empressant de franchir le seuil, comme gênée de déranger par son action l'ambiance feutrée du bar.

La silhouette est une jeune fille au teint pâle et aux traits tirés, mais à la voir marcher droit vers le comptoir, on y devine une force et une volonté qui n'ont que peu de point commun avec se que laisse imaginer sa fragile apparence. Ses long cheveux noirs sont parfaitement coupés et peignés, de même que ses habits, semblant venir d'un autre temps, mais d'une propreté à faire rougir le meilleur des teinturiers.

Faites-moi un petit jet de perception (autant de d6 que votre caractéristique, sans oublier le wild die. Il y a une commande spéciale d6 system.

???

D'un pas vif, l’œil aux aguets, elle se dirige vers le comptoir. Arrivée à destination, elle s'adresse au barman dans une langue que vous n'aviez pas entendu depuis un certains temps. Le grec ancien n'est plus très usité de nos jours.

"Une vodka peppermint, pas de glaçon."

Se retournant vers la salle, elle scrute chaque recoin sombre, à la recherche d'un visage familier.

Je ne prête guère attention à la nouvelle venue, bien que le fait qu'elle s'exprime en grec ancien me surprenne; pour autant, l'endroit dans lequel nous nous trouvons n'est il pas propice à la pratique de cette belle langue ? Peut être qu'elle aussi est une enfant d'une divinité ? Peut être même que La Ménade est un point de chute; après tout, n'est ce pas une messagère de l'A.I.G.L.E qui m'a conseillé de me rendre ici ? Cela n'aurait donc rien d'étonnant...

Pour le moment, je reste concentrée sur mon interlocuteur malgré ces quelques pensées fugaces; ce serait impoli de ma part de l'éconduire brutalement.

Toujours souriante, un brin taquine, ce qui ne fait qu'amplifier mon charme: La coïncidence, c'est surtout que vous connaissiez ce nom. Sans manquer de respect à l'oeuvre de mon père, il n'est pas non plus le peintre le plus connu du marché.